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Drawing with graphite pencil,
paper 224 g/m2
White wooden frame, Plexiglass
55 1/8 x 83 1/2 in.
20 1/4 x 20 1/4 in. framed
Dessin à la mine de graphite,
papier Canson 224 g/m2
Encadrement bois blanc, Plexiglas
140 x 212 cm
146 x 218 cm encadré
2013

Stabat Mater Dolorosa

This work shows a ruined place of contemplation, a church or theatre−its recomposed, composite architecture makes it impossible to identify. This collapsed stone structure has been struck by a violent natural accident, with a great hole opening up at its centre and swallowing many of its wooden seats and benches.
The composition is articulated around three spaces with a central separation materialised by the collapse and the light coming down from the roof. Here, the main beam symbolises divine presence, its rays seeming to actively point at the infernal wound in the centre of the composition.
In the niches on the left we make out the vestiges of the tapestries hung there, the plant motifs of what were once a Heron and Egret tapestry, an emblematic verdure work from the Royal Manufactory of Aubuisson, made in the early 18th century, evoking a harmonious vision of a benevolent natural world where man is at peace with God. Facing it in the choir, another tapestry is intact. It represents “The Lamentation of Christ” or “Stabat Mater.” Also made in Aubuisson, albeit somewhat earlier−in the 17th century−it speaks of man’s separation from God. On the left, plants from the tapestry have come to life and overgrown the architecture, wild and chaotic.
The three-part composition of this work mirrors the three cycles or episodes of man’s relation to creation: the Garden of Eden, where man and God are in harmony (represented by the first tapestry of the heron, of which only a few fragments remain), the sacrifice of the Son of God (represented by the Stabat Mater), and the drawing representing the destruction foretold in Revelation, the Apocalypse.
In this desolate architecture Bedez is painting an implicit portrait of our age and our disturbed relation to the natural world, and to the vegetable kingdom in particular. After centuries in which it was constrained and dominated, nature is reminding us of its power in the form of increasingly frequent natural disasters, directly linked to the distortions we have imposed on it. What we thought we could control eludes us, and what we believed was solid and indestructible withers and crumbles. Form is perishable, be it stone or metal, reminding us of the nature of our human condition.

Il s’agit de la représentation d’un lieu de contemplation (église, théâtre), en ruine. Son architecture recomposée, ses éléments composites ne permettent pas de l’identifier. Cet édifice de pierre effondré a subi une catastrophe violente qui en son centre a provoqué une faille béante où s’engouffre une partie des sièges et bancs en bois. La composition articule trois espaces avec une séparation centrale matérialisée par un effondrement et la lumière zénithale qui arrive du toit. Eclairage qui revêt ici une forte valeur symbolique, le faisceau principal manifeste la présence divine à travers les rayons de lumière qui tombent et semblent désigner cette plaie infernale dans la composition. A gauche, on devine dans les niches ce qu’il reste des tapisseries qui y étaient présentées, on perçoit des motifs végétaux qui constituent les verdures de cette tapisserie : il s’agit des motifs de la Verdure au Héron et à l’Aigrette, tapisserie emblématique de la Manufacture Royale d’Aubusson du début du xviiie, représentation d’une nature harmonieuse et bienveillante où l’homme est en paix avec Dieu. Une autre tapisserie lui fait face dans le chœur et elle demeure intacte : il s’agit de « La déploration de Marie ou le Stabat Mater », également réalisée à Aubusson un peu plus tôt au xviie siècle qui rend compte d’une rupture de l’homme avec Dieu. A gauche, un pan entier de verdure a repris ses droits sur l’architecture de pierre et envahit le parterre, désordonné, sauvage. A travers sa composition tripartite, on retrouve ainsi trois cycles ou épisodes caractérisant les rapports de l’homme avec la nature : la jardin d’éden où l’homme et Dieu vivent ensemble représenté par la première tapisserie du héron dont il ne reste ici que des fragments, le sacrifice du fils de Dieu figuré ici par cette déploration, et l’ensemble du dessin représentant la destruction annoncée dans l’ancien testament, l’apocalypse. Par le biais de cette architecture déshumanisée Jean Bedez dresse un portrait en creux de notre époque et du rapport inquiet que nous entretenons avec le monde naturel et le règne végétal : après avoir été contrainte et dominée pendant des siècles, la nature nous rappelle sa force au travers de catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes, directement liées aux dérèglements que nous lui avons imposés, Ce qu’on croyait maîtriser, se dérobe et ce qu’on croyait solide et indestructible, s’étiole, s’effrite. La forme est périssable qu’elle soit pierre ou métal et cela nous ramène à notre condition humaine.