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Faber-Castell graphite mine, Canson paper 224 g/m2
Painted wood frame, plexiglass
17 23/32 x 14 11/64 in.
18 5/16 x 14 49/64 in. framed
Dessin à la mine de graphite Faber-Castell, papier Canson 224 g/m2
Encadrement bois blanc, plexiglas
45 x 36 cm
46,5 x 37,5 cm encadré
2019

L'amour menaçant

One of this diptych’s elements represents a puckish Cupid hushing the viewer while pulling out an arrow from his quiver. This is L’Amour menaçant (Love Threatening) sculpted in 1751 by Etienne-Maurice Falconet, also reproduced in one of the painter Fragonard’s most famous courteous scenes, The Swing. The theme of amorous desire is translated and spiritualised in the large format juxtaposed to this Cupid. Fragonard’s libertine lovers and luxuriant groves have entirely disappeared; the swing is immobilised in a frozen time and an enclosed space. A large octagonal structure penetrated by a strange white light crowns the ruins. Here, desire is characterised by loss and absence, which bring it close to its etymological meaning derived from Latin evoking sorrow over a lost star. This meditation on love extends a long spiritual tradition inaugurated by Plato. The latter associates the octahedron (a solid shape with 8 sides) to the aerial element. The terrestrial love affairs translate an incomplete impetus towards the light of the Absolute. Ruins, like in ancient Vanitas, mirror the frailty of love.

L'amour menaçant

Un des éléments du diptyque représente un Cupidon espiègle qui demande le silence pendant qu'il extrait une flèche de son carquois. C'est l'Amour menaçant, sculpté en 1751 par Etienne-Maurice Falconet et reproduit dans une des scènes galantes les plus connues du peintre Fragonard les Hasards heureux de l'escarpolette. Le thème du désir amoureux est transposé et spiritualisé dans le grand format qui fait pendant au Cupidon. Les amants libertins et les bosquets luxuriants de Fragonard ont totalement disparu ; la balançoire s'est immobilisée dans un temps suspendu et un espace fermé. Une grande ossature octogonale, traversée par une étrange lumière blanche, surplombe des ruines. Le désir est marqué par la perte et l'absence, au plus près de son sens étymologique dérivé du latin, qui évoque le regret d'un astre disparu. Cette méditation sur l'amour prolonge une longue tradition spirituelle inaugurée par Platon. Le philosophe associe l'octaèdre (solide à 8 pans) à l'élément aérien ; les amours terrestres traduisent un élan incomplet vers la lumière de l'Absolu. Comme dans les anciennes Vanités, les ruines sont le miroir de la fragilité du sentiment amoureux.